La ménopause, tout le monde en a entendu parler. Mais l’andropause ? Moins.
Et pourtant, c’est un phénomène bien réel. Une baisse progressive de la testostérone pouvant affecter l’énergie, l’humeur, la concentration et même la libido (Singh, 2013). Le problème ? Nous avons longtemps préféré l’appeler « le poids des années » ou « la fatigue du quotidien », comme si c’était une fatalité.

Depuis plusieurs années et pas mal de prévention, les femmes ont toujours eu une définition claire de la ménopause. Les hommes, en revanche, ont vu leurs symptômes passer sous silence. Parce qu’il fallait garder l’image de l’homme qui ne faiblit jamais, parce que parler d’une baisse de testostérone, c’était presque toucher à la virilité.

Pourtant, nous ne parlons pas d’une anomalie mais d’un processus biologique normal. Et la bonne nouvelle, c’est que comprendre, anticiper et agir permet d’en limiter les effets.

Alors, qu’est-ce que l’andropause exactement ? À quel âge commence-t-elle ? Comment l’identifier ? Comment la gérer ? Faisons le point.

Qu’est-ce que l’andropause ?

Nous l’appelons parfois « ménopause masculine », mais la comparaison s’arrête là. Contrairement à la ménopause, qui marque une chute plus remarquable des hormones chez la femme, l’andropause est un processus lent et progressif.

D’ailleurs, le mot « andropause » lui-même mérite qu’on s’y attarde. « Andro » vient du grec anēr, andros, qui signifie « homme » et « pause » évoque une transition, un ralentissement. Mais cette racine, on la retrouve aussi dans « androgyne » – une combinaison de andro (homme) et gyne (femme). Un mot qui, bien loin d’opposer les sexes, montre que la biologie n’est jamais une affaire binaire.

À partir de 40 ans, la testostérone commence à diminuer d’environ 1% par an (Wu et al., 2008). Une décroissance discrète, qui passe souvent inaperçue, jusqu’au moment où les effets se font sentir : fatigue persistante, baisse de motivation, perte musculaire, libido en berne (Question Sexualité, n.d).

Niveau population, à partir de 40 ans, environ 10 % des hommes présentent une baisse significative de la testostérone, à partir de 60 ans environ 20% et à partir de 80 ans environ 50% (Rhoden & Morgentaler, 2004).

Cette baisse hormonale est naturelle, mais son impact varie énormément d’un homme à l’autre. Certains traversent cette transition sans difficulté, tandis que d’autres voient leur bien-être et leur vitalité impactés au quotidien.

Et contrairement à ce que l’on pense, la testostérone ne concerne pas que la libido ou la force physique. Elle régule l’humeur, la concentration, la densité osseuse et même le métabolisme. Moins de testostérone, c’est souvent plus de fatigue, plus de doutes, et parfois un sentiment diffus de perte de repères.

À quel moment doit-on s’inquiéter ? Quels sont les signes d’une chute problématique ?

Les signes de l’andropause : quand faut-il s’inquiéter ?

L’andropause ne débarque pas du jour au lendemain. Elle s’installe doucement, sans crier gare. Un jour, tout roule et le lendemain, l’énergie flanche, le corps change, la motivation n’est plus au rendez-vous.

Les signaux à surveiller :

Fatigue persistante → Une sensation d’épuisement, même après une nuit complète.

Perte musculaire et prise de poids → Malgré l’activité physique, le métabolisme ralentit, la masse musculaire diminue et la graisse s’installe plus facilement.

Difficultés de concentration et troubles de la mémoire → Oublier un anniversaire ? Oops. Chercher ses lunettes alors qu’elles sont sur sa tête ? Aïe.

Baisse de moral et perte de motivation → Moins d’enthousiasme, une impression de lassitude générale face à ce qui nous animait.

Baisse de libido → Moins de passion, plus d’intermittence.

Sommeil perturbé → Vous dormiez comme une bûche, maintenant vous vous réveillez toutes les deux heures.

Le bilan hormonal pour identifier les symptômes

Pourquoi ces symptômes passent-ils sous le radar ? Parce qu’ils s’installent progressivement. Parce qu’ils ressemblent à des effets « communs » du vieillissement. Et surtout, parce que nous avons appris à les minimiser. Beaucoup d’hommes pensent que c’est comme ça, que c’est normal.

Pourtant, lorsque la fatigue, le stress et les baisses de moral deviennent une nouvelle norme, il est peut-être temps d’aller voir du côté de votre testostérone.

Lors d’un check-up préventif, le bilan hormonal analyse plusieurs marqueurs clés :

Testostérone totale et libre (Harman et al., 2001) → Le taux global et surtout la partie active disponible dans votre organisme.

Cortisol (Cumming et al., 1983) → Trop élevé ? Il bloque la production de testostérone et perturbe le métabolisme.

DHEA (Liu et al., 2013) et SHBG (Winters, 2020) → Ces marqueurs influencent directement la disponibilité de votre testostérone.

Prolactine et autres hormones essentielles → Elles permettent de détecter si un autre déséquilibre hormonal sous-jacent vous affecte.

Bonne nouvelle : ces déséquilibres peuvent être détectés tôt, pour agir avant que leurs effets ne s’installent durablement.

Comment ralentir la chute de testostérone avec des gestes simples ?

Certains comportements accélèrent la baisse de testostérone. D’autres, au contraire, peuvent la ralentir. Voici quelques ajustements à intégrer dans votre quotidien :

1. Bousculez votre métabolisme

Misez sur la musculation → Lever des charges lourdes stimule la production de testostérone et préserve la masse musculaire (D’Andrea et al., 2020).

Évitez le cardio à outrance → Trop d’entraînement augmente le cortisol, ce qui bloque la testostérone.

2. Nourrissez vos hormones

Favorisez les bons gras → Avocats, poissons gras, noix et huile d’olive aident à maintenir un bon équilibre hormonal.

Réduisez le sucre et l’alcool → Ils augmentent la résistance à l’insuline et favorisent la chute hormonale.

3. Dormir devient une prescription

7 à 9 heures de sommeil par nuit → La testostérone est principalement produite pendant la nuit. Un sommeil de mauvaise qualité = une chute hormonale plus rapide (Su et al., 2021).

Évitez les écrans avant le coucher → La lumière bleue bloque la production de mélatonine, ce qui impacte indirectement la testostérone.

4. Maîtrisez votre stress

Trop de stress = moins de testostérone → Diminuez votre niveau de cortisol avec des exercices de respiration. La méditation souvent perçue comme inutile est un atout majeur vers une cohérence cardiaque optimale.

Prenez du temps pour vous → Facile à dire… Mais lâcher la pression est une stratégie hormonale sous-estimée.

5. Suivez votre testostérone comme une ombre

Un check-up régulier permet d’anticiper les baisses et d’ajuster votre mode de vie avant qu’elles ne s’installent. Adopter ces gestes avant que la chute ne s’accélère. Vous participez à une course de fond, pas à un sprint.

L’approche Zoī : un diagnostic en 3 étapes

Chez Zoī, l’andropause n’est pas une fatalité. Elle se mesure précisément et se gère avec une approche sur mesure.

Comprendre vos résultats en détail

Votre bilan hormonal révèle précisément ce que votre corps exprime discrètement. Votre médecin Zoī vous explique ces résultats en détail, pour que vous compreniez exactement ce qu’ils signifient pour vous.

Des recommandations claires et concrètes

Pas de solution universelle, mais des recommandations d’un médecin pour vous, basées sur vos résultats :

✓ Nutrition et micronutrition : Des conseils alimentaires précis pour soutenir votre équilibre hormonal.

✓ Activité physique personnalisée : Quel sport, quelle intensité et à quelle fréquence ? Nous vous accompagnons pour optimiser votre métabolisme.

✓ Optimisation du sommeil et gestion du stress : Nous vous aidons à intégrer des techniques qui réduisent le cortisol et protègent votre production de testostérone.

Un suivi régulier dans l’application Zoī

Votre bilan hormonal évolue avec vous. Nous le suivons sur la durée, ajustons vos recommandations, et vous offrons un suivi accessible en permanence via votre application.

Résultat ? Vous ne subissez plus la baisse hormonale, vous la maîtrisez. Vous préservez durablement votre vitalité, votre énergie et votre qualité de vie.

Reprendre du poil de la bête

L’andropause n’a rien d’un tabou ni d’un effondrement. C’est un tournant biologique — discret mais réel — qui mérite qu’on l’éclaire. Longtemps minimisée, cette baisse hormonale affecte bien plus que la libido : elle touche la vitalité, le mental, le métabolisme.

Mais ce n’est pas une fatalité. À condition de ne pas attendre. Comprendre sa testostérone, c’est déjà reprendre le contrôle. Et parfois, un bilan de santé peut changer de trajectoire.

 

 

Sources : 

Cumming, D. C., Quigley, M. E., & Yen, S. S. (1983). Acute suppression of circulating testosterone levels by cortisol in men. Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 57(3), 671-673. https://doi.org/10.1210/jcem-57-3-671

D’Andrea, S., Spaggiari, G., Barbonetti, A., & Santi, D. (2020). Endogenous transient doping: physical exercise acutely increases testosterone levels—results from a meta-analysis. Journal of Endocrinological Investigation, 43(10), 1349-1371. https://doi.org/10.1007/s40618-020-01251-3

Harman, S. M., Metter, E. J., Tobin, J. D., Pearson, J., & Blackman, M. R. (2001). Longitudinal effects of aging on serum total and free testosterone levels in healthy men: Baltimore Longitudinal Study of Aging. Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 86(2), 724-731. https://doi.org/10.1210/jcem.86.2.7219 

Liu, T. C., Lin, C. H., Huang, C. Y., Ivy, J. L., & Kuo, C. H. (2013). Effect of acute DHEA administration on free testosterone in middle-aged and young men following high-intensity interval training. European Journal of Applied Physiology, 113(7), 1783-1792. https://doi.org/10.1007/s00421-013-2607-x

Question Sexualité. (n.d.). Tout savoir sur l’andropause. https://questionsexualite.fr/connaitre-son-corps-et-sa-sexualite/le-corps-et-son-fonctionnement/tout-savoir-sur-l-andropause

Rhoden, E.L., & Morgentaler, A. (2004). Risks of Testosterone-Replacement Therapy and Recommendations for Monitoring. The New England Journal of Medicine, 350(5), 482-492. https://doi.org/10.1056/NEJMra022251

Singh, P. (2013). Andropause: Current concepts. Indian Journal of Endocrinology and Metabolism, 17(Suppl 3), S621-S629. https://doi.org/10.4103/2230-8210.123552

Su, L., Zhang, S.-Z., Zhu, J., Wu, J., & Jiao, Y.-Z. (2021). Effect of partial and total sleep deprivation on serum testosterone in healthy males: a systematic review and meta-analysis. Sleep Medicine, 88, 267–273. https://doi.org/10.1016/j.sleep.2021.10.031

Winters SJ. (2020). SHBG and total testosterone levels in men with adult onset hypogonadism: what are we overlooking? Clinical Diabetes and Endocrinology, 6(1), 17. https://doi.org/10.1186/s40842-020-00106-3

Wu, F. C., Tajar, A., Pye, S. R., Silman, A. J., Finn, J. D., O’Neill, T. W., Bartfai, G., Casanueva, F., Forti, G., Giwercman, A., Huhtaniemi, I. T., Kula, K., Punab, M., Boonen, S., Vanderschueren, D., The European Male Aging Study Group. (2008). Hypothalamic-pituitary-testicular axis disruptions in older men are differentially linked to age and modifiable risk factors: the European Male Aging Study. The Journal of clinical endocrinology and metabolism, 93(7), 2737–2745. https://doi.org/10.1210/jc.2007-1972

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