Il y a peu, on vous parlait d’andropause. Une baisse hormonale lente et insidieuse chez les hommes, souvent confondue avec les signes ordinaires de l’âge — à tort.

La ménopause, elle, ne joue pas la discrétion.
Les œstrogènes diminuent, la réserve d’ovocyte s’amenuise. Le corps entre dans une nouvelle phase sans véritable préavis. Pas de rupture franche mais une transition que l’on sent passer.

On en parle. On en rit parfois. On l’appréhende souvent. Mais ce dont on parle moins, c’est de ce qu’elle fait réellement au corps, à la tête, à l’énergie et à la qualité de vie et surtout. Et surtout, des leviers que l’on peut activer pour mieux la traverser.

Parce qu’entre la périménopause floue, les symptômes parfois inattendus et les traitements qui divisent, il est temps de faire un point clair, nuancé et utile.

Qu’est-ce que la ménopause ?

Voyons cela comme la fin d’un cycle. Littéralement.

La ménopause correspond à l’arrêt définitif des règles. Elle intervient généralement entre 45 et 55 ans et souvent aux alentours de 50 ans. On dit que la ménopause est véritablement installée lorsque les règles sont absentes depuis douze mois (Inserm, 2023). Elle marque la fin de la période reproductive mais ce n’est que la ligne d’arrivée visible d’un processus plus long et progressif.

Ce processus commence avec la périménopause, cette phase floue qui peut durer plusieurs années (souvent 2 à 4 ans) — parfois dès 40 ans — pendant laquelle les hormones commencent à jouer à cache-cache. Cycles irréguliers, seins tendus, sautes d’humeur, bouffées de chaleur (L’Assurance Maladie, 2025, Périménopause) : tout est là, sauf le mode d’emploi. Et pour 1% des femmes, il y a aussi la ménopause précoce, avant 40 ans (Okeke et Al., 2013). Rare mais bien réelle.

En France aujourd’hui, plus de 14 millions de femmes sont concernées par la ménopause (Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, 2024). Autant de parcours, de ressentis, d’intensités différentes. Car si la ménopause a une définition précise, son vécu, lui, varie fortement : certaines femmes ne ressentent presque rien, d’autres vivent plusieurs années de bouleversements. Un sujet unique mais jamais uniforme.

Ce qui se passe dans le corps

Tout commence avec une chute.
Celle de la progestérone en premier, suivie par celle des œstrogènes. Deux hormones qui n’agissent pas uniquement sur les cycles menstruels mais bien sur l’ensemble de l’équilibre du corps (Monteleone et al., 2018).

À la naissance, une femme dispose d’environ un million d’ovocytes. Au début de la puberté, il en reste environ 600 000. Et à la ménopause ? Moins de 1 000 (Inserm, 2023). Cette chute, naturelle, entraîne avec elle toute une cascade hormonale.

Le métabolisme ralentit. Le sommeil devient plus léger. La régulation de la température se dérègle. L’humeur vacille parfois. Le cerveau, les os, le cœur, la peau, la libido : aucun organe n’est totalement indifférent à ce changement hormonal.

Cette transition n’est pas une panne mais plutôt une reprogrammation interne.
Et comme tout bouleversement en profondeur, elle ne se fait pas sans signaux. Parfois discrets, parfois bruyants mais toujours à raison.

Des symptômes multiples d’une même cause

Il n’existe pas une ménopause mais autant de variations que de femmes concernées.
Certaines passent la transition presque sans heurts. D’autres voient leur quotidien bousculé par des signes inattendus et parfois difficiles à relier entre eux mais pourtant guidés par le même déséquilibre hormonal.

Parmi les plus fréquents :

  • Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes transitoires, qui apparaissent sans prévenir, en pleine réunion ou au cours de la nuit (L’Assurance Maladie, 2025, Ménopause).
  • Troubles du sommeil, avec des réveils fréquents, une sensation de sommeil peu réparateur, voire d’insomnie persistante. Fatigue inexpliquée, même après une nuit complète (L’Assurance Maladie, 2025, Ménopause).
  • Prise de poids, souvent localisée autour du ventre, malgré une alimentation stable (Davis et al., 2012).
  • Irritabilité, perte d’élan ou d’envie, quand l’humeur se voile sans raison apparente (Vidal, 2024, Ménopause).
  • Baisse de libido ou inconfort lors des rapports (sécheresse vaginale), rarement abordés mais bien réels (Question Sexualité, n.d.).

Ces signes ne relèvent pas de l’imaginaire. Ils ne sont pas “dans la tête”. Ils traduisent un corps qui réagit à un nouvel équilibre hormonal, parfois de manière subtile, parfois plus marquée.

Et quand plusieurs de ces symptômes s’installent en même temps, le sentiment de décalage avec soi-même peut devenir pesant.

L’approche Zoī : comprendre, analyser et accompagner

Chez Zoī, on ne parle pas de règles universelles mais de biologie individuelle.

Chaque accompagnement commence par un questionnaire médical approfondi, destiné à comprendre vos symptômes, votre rythme de vie, vos antécédents et vos priorités. Il est suivi d’un ensemble de bilans biologiques, hormonaux et fonctionnels, qui permettent de mieux cerner cette phase et de poser des bases solides pour l’action.

Parmi les marqueurs analysés :

  • La FSH (hormone folliculo-stimulante) : un indicateur qui peut signaler une baisse de l’activité ovarienne lorsqu’il est associé à d’autres symptômes (Zhu et al., 2018).
  • Cortisol Mesuré à plusieurs moments de la journée, il permet d’évaluer l’activité de votre axe du stress (HPA), et d’identifier un excès d’activation ou une fatigue surrénalienne.
  • Ratio cortisol / DHEA-S Un déséquilibre entre ces deux hormones reflète souvent un état d’épuisement chronique ou de stress mal compensé.
  • Vitamine D, Magnésium Deux éléments essentiels pour la régulation de l’humeur, la densité osseuse et la qualité du sommeil.
  • Le profil glycémique et lipidique, souvent influencé par les fluctuations hormonales. Cela a un impact conséquent sur le système cardio-vasculaire (Gaigi et al., 2012).
  • La densité osseuse À surveiller lorsque les œstrogènes diminuent (Karlamangla et al., 2018).
  • La composition corporelle Pour comprendre la répartition masse musculaire / masse grasse, souvent modifiée pendant cette période (Marlatt et al., 2022).
  • HRV (variabilité de la fréquence cardiaque) Ce marqueur reflète votre capacité de récupération et l’équilibre de votre système nerveux autonome.

Ces données sont analysées par un médecin référent, lors d’un rendez-vous dédié un mois après votre check-up. Cet échange permet de contextualiser les résultats, d’identifier les priorités et de proposer un plan d’action adapté.

L’application Zoī vient ensuite structurer le suivi au quotidien : chaque recommandation est traduite en leviers simples et activables pour accompagner le corps dans cette nouvelle étape.

Des leviers concrets pour mieux vivre la ménopause, en fonction de votre profil

Il n’existe pas de formule magique face à la ménopause : chaque parcours est unique. Mais des piliers solides, validés scientifiquement peuvent être activés de manière ciblée, en fonction de votre contexte médical, biologique et de vos priorités de vie.

Un suivi thérapeutique

Les traitements hormonaux de la ménopause (THM) peuvent soulager efficacement certains symptômes, comme les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil ou les troubles de l’humeur. Ils sont indiqués notamment en cas d’insuffisance ovarienne prématurée, ostéoporose avec risque fracturaire augmenté ou surtout lorsque la qualité de vie est significativement altérée, après exclusion des contre-indications médicales (antécédents de cancer hormonodépendant, pathologie cardiovasculaire ou thromboembolique, etc.).

Le choix entre œstrogènes seuls ou combinés à la progestérone dépend de la présence de l’utérus, et une évaluation clinique régulière permet d’ajuster le traitement (Vidal, 2024, Traitement hormonal de substitution).

En alternative ou en complément, des approches comme la phytothérapie, micronutrition, acupuncture peuvent être envisagées si les symptômes sont modérés, ou en présence de contre-indications au THM.

L’alimentation comme levier selon votre statut métabolique

L’alimentation a un impact mesurable sur la ménopause lorsque certains déséquilibres sont identifiés, comme : une prise de poids abdominale récente, une résistance à l’insuline (HbA1c ou HOMA-IR élevé), des troubles digestifs fonctionnels (ballonnements, transit perturbé), un profil inflammatoire bas grade (CRP-us, ferritine, NLR).

Dans ces cas, une alimentation à index glycémique bas, riche en fibres, avec des acides gras insaturés, et modérée en produits ultra-transformés ou riches en sucres ajoutés permet de stabiliser le poids, l’énergie, l’humeur, et de moduler la réponse inflammatoire.

Les apports en calcium, en vitamine D et en magnésium jouent aussi un rôle clé sur les os, l’humeur et le sommeil (Lecerf, 2021) sont à ajuster en fonction des bilans biologiques et du risque fracturaire (score FRAX, DMO si ostéopénie).

L’activité physique régulière : sur prescription, personnalisée

L’activité physique adaptée à vos capacités est un levier puissant pour améliorer le stress, la densité osseuse, la masse musculaire et le sommeil. Elle est particulièrement indiquée en cas d’ostéopénie/ostéoporose, de sarcopénie, de troubles du sommeil, d’irritabilité ou d’activité quotidienne réduite (Kim et al., 2024).

Le sommeil comme fondation

L’impact du sommeil devient central lorsque l’insomnie ou les réveils nocturnes apparaissent autour de la ménopause, souvent en lien avec les modifications hormonales. 

Des interventions ciblées sont particulièrement bénéfiques en cas de réveils nocturnes liés aux bouffées de chaleur, de fatigue matinale persistante ou de baisse du score de récupération nocturne de la variabilité de la fréquence cardiaque (HRV, via wearables validés). Améliorer la qualité du sommeil par des ajustements d’horaires, un respect du rythme biologique et un environnement propice au repos permet de mieux vivre la ménopause (Carmona et al., 2025).

Le stress : à recalibrer si les marqueurs sont perturbés

Le stress chronique aggrave les symptômes de la ménopause (troubles vasomoteurs, prise de poids, troubles du sommeil). Il est pertinent de le cibler si vous présentez une baisse de la variabilité de la fréquence cardiaque, une échelle de stress perçu élevée, ou un déséquilibre cortisol/dhea à la salive ou au réveil.

La cohérence cardiaque, respiration guidée, et la méditation en pleine conscience ont un effet démontré sur la réduction du cortisol et la résilience neuroendocrinienne. À intégrer dans une stratégie mesurée (Taylor-Swanson et al., 2018).

Ce n’est pas une parenthèse, c’est un passage.

La ménopause est un changement biologique normal, qui mérite plus que des phrases toutes faites ou des conseils flous. C’est un moment où le corps évolue, où les repères bougent et où l’on peut choisir de mieux se comprendre pour mieux avancer.

Chez Zoī, nous croyons que chaque femme a le droit d’avoir accès à une information claire, des bilans précis et un accompagnement personnalisé. Pour apprivoiser cette évolution avec lucidité et confiance.

 

Sources : 

L’Assurance Maladie. (2025). Ménopause : définition, symptômes et diagnostic. Ameli.fr. https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/menopause/symptomes-diagnostic

L’Assurance Maladie. (2025). Périménopause (préménopause) : symptômes et contraception. Ameli.fr. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/menopause/perimenopause-premenopause-symptomes-et-contraception

Carmona, N. E., Solomon, N. L., & Adams, K. E. (2025). Sleep disturbance and menopause. Current opinion in obstetrics & gynecology, 37(2), 75–82. https://doi.org/10.1097/GCO.0000000000001012

Davis, S. R., Castelo-Branco, C., Chedraui, P., Lumsden, M. A., Nappi, R. E., Shah, D., Villaseca, P., & Writing Group of the International Menopause Society for World Menopause Day 2012. (2012). Understanding weight gain at menopause. Climacteric : the journal of the International Menopause Society, 15(5), 419–429. https://doi.org/10.3109/13697137.2012.707385

Gaigi, I., Falfoul, E., Khelifi, N., Gamoudi, A., Jamoussi, H., & Blouza, S. (2012).  Le profil lipidique chez la femme ménopausée. Diabetes & Metabolism, 38(Suppl 2), A124. https://doi.org/10.1016/S1262-3636(12)71500-8.

Inserm. (2023). Ménopause : Une meilleure sécurité d’utilisation des traitements hormonaux. https://www.inserm.fr/dossier/menopause/​

Karlamangla, A. S., Burnett-Bowie, S. M., & Crandall, C. J. (2018). Bone Health During the Menopause Transition and Beyond. Obstetrics and gynecology clinics of North America, 45(4), 695–708. https://doi.org/10.1016/j.ogc.2018.07.012

Kim, S. M., Ko, Y., Kim, D. S., Kim, N. Y., Hwang, H. C., & Han, D. H. (2024). Effects of sports therapy on improvement of menopausal symptoms, psychological status, and body morphology in perimenopausal women. Menopause (New York, N.Y.), 31(4), 326–335. https://doi.org/10.1097/GME.0000000000002329

Lecerf J. M. (2021). Conseils nutritionnels pour la femme ménopausée. RPC Les femmes ménopausées du CNGOF et du GEMVi [Nutritional advices for postmenopausal woman. Postmenopausal women management: CNGOF and GEMVi clinical practice guidelines]. Gynécologie, Obstétrique, Fertilité & Sénologie, 49(5), 349–357. https://doi.org/10.1016/j.gofs.2021.03.014

Marlatt, K. L., Pitynski-Miller, D. R., Gavin, K. M., Moreau, K. L., Melanson, E. L., Santoro, N., & Kohrt, W. M. (2022). Body composition and cardiometabolic health across the menopause transition. Obesity (Silver Spring, Md.), 30(1), 14–27. https://doi.org/10.1002/oby.23289

Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. (2024). La ménopause : s’informer et en parler. sante.gouv.fr. https://sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-des-populations/sante-des-femmes/article/la-menopause-s-informer-et-en-parler

Monteleone, P., Mascagni, G., Giannini, A., Genazzani, A. R., & Simoncini, T. (2018). Symptoms of menopause — global prevalence, physiology and implications. Nature Reviews Endocrinology, 14, 199-215. https://doi.org/10.1038/nrendo.2017.180

Okeke, T., Anyaehie, U., & Ezenyeaku, C. (2013). Premature menopause. Annals of medical and health sciences research, 3(1), 90–95. https://doi.org/10.4103/2141-9248.109458

Question Sexualité. (n.d.)  La sexualité après la ménopause et l’andropause. https://questionsexualite.fr/connaitre-son-corps-et-sa-sexualite/la-sexualite-au-cours-de-la-vie/la-sexualite-apres-la-menopause-et-l-andropause

Taylor-Swanson, L., Wong, A. E., Pincus, D., Butner, J. E., Hahn-Holbrook, J., Koithan, M., Wann, K., & Woods, N. F. (2018). The dynamics of stress and fatigue across menopause: attractors, coupling, and resilience. Menopause (New York, N.Y.), 25(4), 380–390. https://doi.org/10.1097/GME.0000000000001025

Vidal. (2024). Ménopause : symptômes, causes, traitements et prévention. https://www.vidal.fr/maladies/sexualite-contraception/menopause.html​

Vidal. (2024). Le traitement hormonal de substitution. https://www.vidal.fr/maladies/sexualite-contraception/menopause/traitement-hormonal-substitution.html

Zhu, D., Li, X., Macrae, V. E., Simoncini, T., & Fu, X. (2018). Extragonadal Effects of Follicle-Stimulating Hormone on Osteoporosis and Cardiovascular Disease in Women during Menopausal Transition. Trends in endocrinology and metabolism: TEM, 29(8), 571–580. https://doi.org/10.1016/j.tem.2018.06.001

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